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Livre d'Or

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La France rend hommage à Aimé Césaire.

 
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CHAHID RĂ©pondre en citant


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MessagePosté le: Mer 6 Avr - 22:39 (2011)    Sujet du message: La France rend hommage à Aimé Césaire.
 
La France vient de se plier à la mémoire d'Aimé Césaire. Un discours des plus émouvants a été prononcé par Nicolas Sarkozi cet après midi en présence
de plusieurs personnalités ainsi que de la famille de ce grand penseur. Le parcours du maire, du député, du président de la république, du père de la négritude, poète et auteur de plusieurs ouvrages a été mis en exergue au Panthéon.

Qui est Aimé Césaire ? A vos plumes.


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sérine21 Répondre en citant


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MessagePosté le: Mer 6 Avr - 23:21 (2011)    Sujet du message: La France rend hommage à Aimé Césaire.
 
 
 
 
 
 
Césaire : L'hommage unanime de la Nation au chantre de la négritude 
 
Aimé Césaire : L'hommage unanime de la Nation au chantre de la négritude
Aimé Césaire repose toujours en Martinique, mais, symboliquement, il a fait son entrée dans "la dernière demeure des grands hommes" ce mercredi. Nicolas Sarkozy a rendu hommage au poète lors d'une cérémonie qu'il a qualifiée de "beau signal pour la diversité".



Une plaque à la mémoire d'Aimé Césaire a été apposée au Panthéon SIPA

Une plaque au nom d'Aimé Césaire sera inaugurée ce mercredi au Panthéon. Une cérémonie aura lieu pour marquer cet événement. La Nation a longtemps cherché le solution pour rendre définitivement hommage au poète martiniquais. La création d'une fresque monumentale, retraçant la vie d'Aimé Césaire, semble le meilleur compromis. La dépouille de l'ancien député reste chez lui en Martinique, mais il a quand même sa place au Panthéon, parmi les plus grands hommes de la Nation, aux côtés de Voltaire, Pierre et Marie Curie, Victor Hugo, Emile Zola...
 
A sa mort le 17 avril 2008, à l'âge de 94 ans, la question s'est tout de suite posée. Faut-il accueillir Aimé Césaire au Panthéon ? Son Discours sur le colonialisme, publié en 1950, dans lequel il établit une étroite relation entre nazisme et colonialisme, offrait un argument de poids aux opposants à son entrée dans le monument de la montagne Sainte-Geneviève. Mais la portée universelle du parcours et le talent reconnu de l'un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude, ainsi que son immense popularité dans les Antillles, l'ont emporté. La cérémonie d'hommage national se déroulera ce mercredi à partir de 17 heures et sera retransmise sur France 2 et France Ô. Une lycéenne lira un poème d'Aimé Césaire et un documentaire sur sa vie sera diffusé, le tout en présence de 1.000 invités, dont Nicolas Sarkozy.Un hommage unanime
Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, a qualifié l'événement de « geste fort pour les Outre-mer, pour la France. Il va sensibiliser notre jeunesse de France à ce grand homme que fut Aimé Césaire et, à travers lui, celui qui sut abattre les murs, chanter l'humanisme, briser les préjugés, éveiller les consciences et donner la force de regarder demain. » Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, renchérit : « Reconnaître l'une des plus grandes voix ultramarines, c'est aussi rendre hommage à la vitalité des cultures outre-Mer, qui n'ont cessé d'influencer l'ensemble de la culture française. »
Sur France Télévisions, plusieurs programmes sont consacrés à Aimé Césaire ce mercredi. Outre la retransmission de la cérémonie au Panthéon, entre 16 heures 35 et 18 heures 40 sur France 2, l'émission Un livre un jour lui est dédiée, à 17 h 15 sur France 3. A 23 heures 50, France 5 diffusera Aimé Césaire, un nègre fondamental, documentaire de 52 minutes dans la collection Empreintes. France Ô retransmet également l'hommage au Panthéon et proposera à 22 heures 05 Un Toutes les France spécial Aimé Césaire, puis à 23 heures 05, le premier volet de la série documentaire de 3 fois 52 minutes : Aimé Césaire, une parole pour le XXIe siècle.
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Walid RĂ©pondre en citant


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MessagePosté le: Jeu 7 Avr - 00:45 (2011)    Sujet du message: La France rend hommage à Aimé Césaire.
 
J'ai suivi le reportage qui lui était consacré...c'est un grand homme qui a tant fait pour son peuple,
Aimé Césaire est le doux fruit d'une amère vérité, la fleur rare qu'on a pas réussi à couper et dont le parfum avait envahi les cœurs épris de justice et de liberté!.... 
_________________
"La vérité est amère mais ses fruits sont doux."
Proverbe arabe


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CHAHID RĂ©pondre en citant


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MessagePosté le: Jeu 7 Avr - 07:49 (2011)    Sujet du message: La France rend hommage à Aimé Césaire.
 
Walid a Ă©crit:
J'ai suivi le reportage qui lui était consacré...c'est un grand homme qui a tant fait pour son peuple,

Aimé Césaire est le doux fruit d'une amère vérité, la fleur rare qu'on a pas réussi à couper et dont le parfum avait envahi les cœurs épris de justice et de liberté!.... 


Vous avez raison Walid !

Nous fûmes ces épris de liberté et nous avons aimé ce que disait cet homme sur les damnés de la terre comme il plaisait à Frantz Fanon de nous appeler. Le discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire reste une référence à tous ceux qui ont subi les affres de la domination.



Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.

Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.

Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde.

Le fait est que la civilisation dite « européenne », la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins chance de tromper.

L’Europe est indéfendable.

Il paraît que c’est la constatation que se confient tous bas les stratèges américains.

En soi cela n’est pas grave.

Le grave est que « l’Europe » est moralement, spirituellement indéfendable.

Et aujourd’hui il se trouve que ce ne sont pas seulement les masses européennes qui incriminent , mais que l’acte d’accusation est proféré sur le plan mondial par des dizaines et des dizaines de millions d’hommes qui, du fond de l’esclavage, s’érigent en juges.

On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire, sévir aux Antilles. Les colonisés savent désormais qu’ils ont sur les colonialistes un avantage. Ils savent que leurs « maîtres » provisoires mentent.

Donc que leurs maîtres sont faibles.

Et puisqu’aujourd’hui il m’est demandé de parler de la colonisation et de la civilisation, allons droit au mensonge principal à partir duquel prolifèrent tous les autres.

Colonisation et civilisation ?

La malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte.

Cela revient à dire que l’essentiel est ici de voir clair, de penser clair, entendre dangereusement, de répondre clair à l’innocente question initiale : qu’est-ce qu’en son principe que la colonisation ? De convenir de ce qu’elle n’est point ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit ; d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l’ombre portée, maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes.

Poursuivant mon analyse, je trouve que l’hypocrisie est de date récente ; que ni Cortez découvrant Mexico du haut du grand téocalli, ni Pizarre devant Cuzco (encore moins Marco Polo devant Cambaluc, ne protestent d’être les fourriers d’un ordre supérieur ; qu’ils tuent ; qu’ils pillent ; qu’ils ont des casques, des lances, des cupidités ; que les baveurs sont venus plus tards ; que le grand responsable dans ce domaine est le pédantisme chrétien, pour avoir posé les équations malhonnêtes : christianisme = civilisation ; paganisme = sauvagerie, d’où ne pouvaient que s’ensuivre d’abominables conséquences colonialistes et racistes, dont les victimes devaient être les Indiens, les Jaunes, les Nègres.

Cela réglé, j’admets que les civilisations différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est excellent ; qu’une civilisation, quel que soit son génie intime , à se replier sur elle-même, s’étiole ; que l’échange est ici l’oxygène, et que la grande chance de l’Europe est d’avoir été un carrefour, et que, d’avoir été le lieu géométrique de toutes les idées, le réceptacle de toutes les philosophies, le lieu d’accueil de tous les sentiments en a fait le meilleur redistributeur d’énergie.

Mais alors je pose la question suivante : la colonisation a-t-elle vraiment mis en contact ? Ou, si l’on préfère, de toutes les manières d’établir contact, était-elle la meilleure ?

Je réponds non.

Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine.

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de 1’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.

Et alors un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets.

On s’étonne, on s’indigne. On dit : « Comme c’est curieux ! Mais, Bah ! C’est le nazisme, ça passera ! » Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’oeil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il est sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne.

Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXème siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il le vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est que l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique.

Et c’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste.

[…]

J’ai relevé dans l’histoire des expéditions coloniales quelques traits que j’ai cités ailleurs tout à loisir.

Cela n’a pas eu l’heur de plaire à tout le monde. Il paraît que c’est tirer de vieux squelettes du placard. Voire !

Etait-il inutile de citer le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie :

« Pour chasser les idées qui m’assiègent quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais bien des têtes d’hommes. »

Convenait-il de refuser la parole au comte d’Herisson :

« Il est vrai que nous rapportons un plein barils d’oreilles récoltées, paire à paire, sur les prisonniers, amis ou ennemis. «

Fallait-il refuser Ă  Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare :

« On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres. »

Fallait-il empêcher le maréchal Bugeaud de systématiser tout cela dans une théorie audacieuse et de se revendiquer des grands ancêtres :

« Il faut une grande invasion en Afrique qui ressemble à ce que faisaient les Francs, à ce que faisaient les Goths. »

Fallait-il enfin rejeter dans les ténèbres de l’oubli le fait d’armes mémorable du commandant Gérard et se taire sur la prise d’Ambike, une ville qui, à vrai dire, n’avait jamais songé à se défendre :

« Les tirailleurs n’avaient ordre de tuer que les hommes, mais on ne les retint pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnèrent pas une femme, pas un enfant... A la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant. »

Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Et les voluptés sadiques, les innommables jouissances qui vous friselisent la carcasse de Loti quand il tient au bout de sa lorgnette d’officier un bon massacre d’Annamites ? Vrai ou pas vrai ? [1] Et si ces faits sont vrais, comme il n’est au pouvoir de personne de le nier, dira-t-on, pour les minimiser, que ces cadavres ne prouvent rien ?

Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées. ces invasions gothiques, ce sang qui fume, ces villes qui s’évaporent au tranchant du glaive, on ne s’en débarrassera pas à si bon compte. Ils prouvent que la colonisation, je le répète, déshumanise l’homme même le plus civilisé ; que l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend ; que le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler.


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